« La décision de justice ne contraint pas l'État à signer. Il a comme seule obligation de s'expliquer sur son refus de signer les arrêtés de mutation », objecte le collectif sud-Aisne Carmen, opposé au permis dit de Château-Thierry, qui concerne aussi le département de Seine-et-Marne.

« Nous avons souligné le manque de clarté quant aux réels titulaires des permis. Les multiples cessions, ventes, fusions et autres opérations financières rendent particulièrement opaques la situation réelle des permis », argumente également Carmen.

C'est éloquent pour le permis de Château-Thierry accordé à Toréador en 2009, entreprise qui cède 50 % de ses actifs à Hess en 2010, le motif de la demande de mutation à l'ordre du jour. En 2011 Toréador disparaît au profit de Zaza qui cède à son tour ses actifs en 2012 à Hess. « Et en 2013 nous voyons certains arrêtés préfectoraux adressés à Vermilion Moraine. Quel est le titulaire actuel du permis de Château-Thierry ? Rien n'est clair », insistent les opposants.

Lesquels sont persuadés que les pétroliers prompts au lobbying, n'aspirent qu'à la fracturation hydraulique pour exploiter dans le bassin parisien du pétrole non-conventionnel. « L'État n'est pas condamné à signer les mutations mais à les réinstruire. Les signer créerait un précédent et une brèche dans laquelle les pétroliers s'engouffreraient. »

Carmen et tous les opposants attendent « une vraie décision politique » dans la continuité de l'interdiction de la fracturation hydraulique en France. La décision ministérielle sera communiquée dans les prochains jours.