Au premier rang des entreprises pétrolières actives, Hess Oil France, filiale de l’entreprise américaine de taille moyenne (environ 20 millions de tonnes d’huile / an), est titulaire dans la région de 10 permis qui couvrent 2767 km2. Des informations sont disponibles sur leur site <petrole-bassin-parisien>.
Hess a pris le contrôle il y a quelques mois de l’entreprise Zaza Energy, anciennement Toreador Energy, qui, avant la loi du 13 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique, affichait ses objectifs : les roches mères du Lias au premier rang desquelles les Schistes carton du Toarcien. Son analyse s’appuyait sur un rapport 2009 du BEICIP (filiale de l’IFP) modélisant la matière organique du Lias portée dans les conditions de la « fenêtre à huile » et aboutissait à une génération de 100 milliards de barils à l’échelle du bassin (= un potentiel de 15 milliards de tonnes … tonnage propre à arrêter tout raisonnement rationnel, mais qui ne désigne que la quantité d’huile virtuelle qui a pu être formée dans les roches, et sans en retrancher celle qui est partie vers les gisements ou vers la surface, et tonnage qui élude le taux de récupération envisageable par forage et fracturation hydraulique, quelques % au prix d’atteintes graves à l’environnement). Toreador s’appuyait en outre sur une comparaison avec la Formation Bakken du Bassin de Williston (Dakota du Nord, Montana, Saskatchewan) où l’extraction de pétrole de schiste connaît un boom ces dernières années.
Hess a déjà investi 45 ME depuis mai 2010. En plus des travaux géologiques, sismiques, l’entreprise envisage de réaliser 7 à 10 forages … un ordre de grandeur de 100 ME d’investissement sur quelques années. Donc important !
Comme co-encadrant d’un petit mémoire d’étudiants de Jussieu sur le pétrole de roches-mères du Bassin parisien, j’ai eu accès à des informations directes en participant aux journées « portes ouvertes » que Hess organisait le 22 mars sur la plateforme en construction de La Petite Brosse, LPB 1 (commune de Jouarre, 77, permis de Château Thierry) et à leur présentation à la réunion publique le soir même à Jouarre.