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Aspects économiques

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Ségolène Royal et l'interdiction de l'importation du gaz de schiste américain

Chronique de Jean-François Levier, paru dans La Croix le 31.05.2016.

À la suite d’un sondage indiquant que 70 % des Français étaient contre l’importation du gaz de schiste américain, notre ministre de l’environnement s’est précipitée pour annoncer qu’elle examinait la possibilité juridique d’interdire cette importation alors qu’elle sait très bien que cette interdiction est impossible. (…) Comme les États-Unis, grâce au gaz de schiste, n’importent plus de gaz liquéfié, ils ont converti leurs usines de gazéification en usine de liquéfaction le long de la côte de Louisiane, pour exporter du gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe mais surtout en Asie. Ces usines sont alimentées par un réseau dense de gazoducs dans lequel sont injectés en permanence du gaz de schiste, du gaz conventionnel, du gaz de houille, du biogaz, du gaz de roches dures (tight gas), essentiellement du méthane. Comment Madame Ségolène Royal va-t-elle séparer, à Donges ou Dunkerque, le gaz de schiste du GNL ?

Jean-François Levier

Le début du krach du pétrole et du gaz de schiste

Article paru sur Business Bourse le 28 septembre 2015

Aux États-Unis, les zones d’exploitation pétrolières du Texas – l’un des principaux États où l’on exploite le schiste – sont aujourd’hui désertées par les aventuriers qui étaient venus chercher fortune dans la ruée vers l’or noir (le pétrole de schiste).

Depuis la chute du prix du pétrole, bon nombres de puits ne sont plus rentables, compte tenu de leur condition d’exploitation qui est plus coûteuse que les techniques traditionnelles. Par rapport au pic d’octobre 2014, quand la bulle du schiste était la plus gonflée, on a donc fermé 40% des puits aux États-Unis.

Une bulle de crédit qui inquiète...Le mouvement de désinvestissement qui touche le secteur des pétroles de roche aux Etats-Unis prend des proportions importantes:


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Le parlement européen s'accorde sur le traité transatlantique

Article de Ludovic Lamant,  Médiapart, le 09 juillet 2015

Après cinq mois de débats agités, les eurodéputés ont donné leur feu vert, mercredi, à la poursuite des négociations commerciales avec Washington. Le compromis trouvé sur le principe très contesté de l’arbitrage entre État et multinationales est ambigu.

De notre envoyé spécial à Bruxelles.- Martin Schulz a réussi son coup. Ses passages en force des dernières semaines ont payé. Le président du parlement est parvenu à dégager une majorité sur l’un des textes les plus polémiques du mandat, le traité de libre-échange en négociations avec les États-Unis (TTIP dans le jargon bruxellois, ou TAFTA pour ses adversaires). Ils sont 436 à s’être prononcés pour, 241 contre, et 32 à s’être abstenus, mercredi lors d’un vote en séance plénière à Strasbourg.

C’est l’épilogue d’un marathon parlementaire de cinq mois, qui a donné lieu à d’intenses débats et, au passage, à un quasi-éclatement du groupe social-démocrate, le deuxième groupe politique de l’institution (où l’on retrouve le PS français, le SPD allemand ou encore le PSOE espagnol). En juin, constatant que la majorité n’était pas acquise sur le texte, Schulz avait décidé in extremis, à la surprise générale, de reporter le vote, le temps de trouver un nouveau compromis davantage acceptable…

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Le tenace travail des lobbies pour forcer l'exploration et l'exploitation des gaz et pétrole de schiste

Article de Claude Taton paru sur reporterre.net le 20 février 2015

Depuis plusieurs semaines, une stratégie est patiemment mise en place par les lobbies afin de rendre acceptable auprès des décideurs politiques l'exploration des réserves potentielles de gaz et de pétrole de schiste et de créer les conditions d'une expérimentation au travers de sites pilotes.

Les lobbies intègrent dans leurs discours la nécessité de tenir compte de pratiques respectueuses de l'environnement afin de convaincre des bienfaits de l'exploration.

Il faut remonter en novembre 2013 pour commencer à voir se dessiner cette perspective avec le rapport de l'OPECST (Office Parlementaire d' Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques) sur les alternatives à la fracturation hydraulique, qui appelle à la création d'un programme de recherches sur celle-ci et sur les techniques alternatives pouvant inclure des forages expérimentaux. Ce rapport ne manque pas de recenser les différentes techniques "ayant des effets positifs sur l'environnement".

Le premier à poursuivre cette campagne est Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française de l' industrie pétrolière (UFIP)...

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Gaz de schiste : Eau de Paris s'oppose à l'exploitation sur ses aires de captage

Article de Philippe Collet paru dans Actu-Environnement.com le 14.10.2014

Ce mardi 14 octobre, Eau de Paris a annoncé "s'opposer aux gaz de schiste sur ses aires de captage d'eau potable". La régie municipale en charge de la production et de la distribution de l'eau dans Paris "demande le retrait du projet de recherche d'hydrocarbure sur les aires d'alimentation de captage d'eau potable qu'elle gère".

Eau de Paris demande "expressément" à Ségolène Royale, ministre de l'Ecologie, "le retrait immédiat de ce projet et qu'aucune autorisation de travaux ne puisse être délivrée à l'avenir sur les aires d'alimentation de captage d'eau potable".

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EDF dit oui au gaz de schiste américain

Article paru sur Terraeco.net le 28.08.2014

En juillet, la compagnie a signé un contrat sur vingt ans pour importer du gaz des Etats-Unis.

Même si elle s'en défend, cela revient à faire venir du gaz de schiste en France… où son extraction est interdite ! Il ne s'’agit que d'’un petit contrat, signé au beau milieu de l'’été, et sur lequel EDF n'’avait alors pas jugé opportun de communiquer; à partir de 2019, et pour au moins vingt ans, du gaz naturel liquéfié (GNL) américain alimentera les centrales électriques françaises. Tandis que son fournisseur, la compagnie américaine Cheniere se réjouit dans un communiqué de compter EDF parmi ses nouveaux clients, de son côté, l'’électricien français se montre discret. Et pour cause, ...

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Traité transatlantique: pour être informé, il faut payer 1800 €.

Définitions:

* TAFTA: Trans Atlantic Free Trade Agreement ou TTIP: Transatlantic Trade and Investment Partnership (dénominations anglophones).

 PTIC: Partenariat Transatlantique sur le Commerce et l'Investissement (dénomination francophone).

Ce projet d'accord de libre-échange et d'investissement qui vise à libéraliser encore davantage les échanges commerciaux entre les Etats-unis et l'Union européenne, aurait de lourdes conséquences pour l'extraction des gaz et huiles de schiste : les interdictions, régulations et permis d'exploitation dépendant des Etats membres de l'UE pourraient faire l'objet de contestations de la part des multinationales de l'énergie et notamment les lobbies pétroliers.

Article d'Elisabeth Schneiter, paru le 08 avril 2014 sur Reporterre.net.

Les négociations sur le projet de traité de libre-échange transatlantique restent secrètes. Mais pas pour les patrons - enfin, pour les gens qui peuvent payer 1800 euros. C’est le prix d’une conférence qui aura lieu à Paris sur le TAFTA *, et qui verra les principaux négociateurs et spécialistes s’expliquer devant un riche parterre.

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L'Europe ne doit pas s'attendre à un miracle économique grâce au gaz de schiste

Philippe Collet, Actu-environnement du 14 février 2014-02-21

 Mis à part quelques secteurs gazo-intensifs, le gaz de schiste n'a pas eu d'impact sensible sur l'économie américaine, estime l'Iddri. L'Europe n'aurait pas grand chose à gagner en changeant de stratégie énergétique pour exploiter cette ressource.

En dépit de prix du gaz très bas sur le marché de court terme, une situation non durable, la révolution des huiles et du gaz non conventionnels a eu un effet minime sur l'économie des Etats-Unis. L'impact global sur le PIB américain se limite à 0,84% de croissance pour l'ensemble de la période entre 2012 et 2035. Quant à l'Europe, les effets potentiels seraient plus maigres encore, selon le think tank dirigé par Laurence Tubiana. "Pour quelques pays très fortement dépendants du charbon et du gaz importés de Russie, le gaz de schiste pourrait potentiellement être un complément [à une stratégie globale d'efficacité énergétique, d'innovation, de recours aux énergies bas carbone et d'amélioration du marché intérieur de l'énergie], mais il n'est certainement pas un substitut aux orientations de la stratégie énergétique actuelle de l'Union européenne".

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L'Académie des Sciences se berce d'illusions

Article de Thomas Porcher et Jacques Thibiéroz paru sur Reporterre.net le 05.12.2013

L’Académie des sciences vient de publier un avis sur le gaz de schiste. Qui prend pour argent comptant les promesses américaines et ignore la réalité économique.


Dans un avis publié le 15 novembre, l’Académie des sciences préconise un « effort de recherche national » sur le gaz de schiste et assure que « les conséquences positives pour l’économie qui pourraient résulter, pour la France, d’un développement des gaz et huiles de roche-mère sont trop importantes dans la situation de crise actuelle pour qu’on puisse rejeter a priori, sans examen attentif, cette ressource potentielle ».

Le document aborde la plupart des points les plus inquiétants : la pollution des nappes phréatiques, le manque d’étanchéité des forages, la consommation d’eau, la dispersion dans l’eau et dans l’air du fluide de fracturation à l’aller comme au retour, les nuisances accompagnant les chantiers, la sismicité induite… Pour chaque sujet, des solutions sont avancées qui pourraient répondre à certaines craintes. Toutefois, plusieurs arguments montrent les limites de l’exercice, notamment un certain nombre d’affirmations cristallisant tous les biais cognitifs propres aux pro-gaz de schiste.

Dès l’introduction, les auteurs rappellent que la question du gaz de schiste mérite d’être examinée pour « réduire la facture énergétique » et « stimuler la compétitivité de l’économie ». L’analyse est remplacée par une application trop rapide de l’expérience américaine. Alors qu’ils reconnaissent plus loin dans le texte ne pas bien connaître la « ressource » et par conséquent le coût d’extraction, les auteurs partent du principe que l’exploitation du gaz de schiste ferait baisser les prix du gaz.

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Gaz de schiste:bouleversement énergétique ou feu de paille financier?

Article de Nafeez Mosaddeq Ahmed de mars 2013, paru dans Le Monde Diplomatique.

Energie bon marché contre pollution prolongée : aux Etats-Unis, le dilemme relatif à l'exploitation des gaz et pétrole de schiste n'a tourmenté ni les industriels ni les pouvoirs publics. En moins d'une décennie, ces nouvelles ressources auraient aiguillé l'Amérique sur les rails de la croissance, dopé l'emploi, rétabli la compétitivité. Et si cette "révolution" n'était qu'une bulle spéculative sur le point d'éclater ?

Monde_Diplomatique_03.2013.pdf